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Indonésie: les mosquées inondées, les fidèles ne savent pas où prier
Indonésie: les mosquées inondées, les fidèles ne savent pas où prier / Photo: Aditya Aji - AFP

Indonésie: les mosquées inondées, les fidèles ne savent pas où prier

Dans l'île indonésienne de Sumatra, ravagée par des inondations qui ont fait près de 1.000 morts, des arbres déracinés par milliers témoignent du désastre autour d'une mosquée inaccessible aux fidèles qui, vendredi, ne savaient pas où prier.

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Le bilan de ces inondations parmi les pires que Sumatra ait récemment connues, dans le nord de l'île, y compris à Aceh (dévasté par un tsunami en 2004), s'élevait vendredi à 995 morts, 226 disparus et près de 890.000 personnes déplacées, selon l'Agence nationale de gestion des catastrophes.

A Darul Mukhlisin, vendredi, jour de prière pour les musulmans, les rescapés des inondations meurtrières ne peuvent toujours pas accéder à la mosquée, dont l'entrée est barrée par des milliers d'arbres depuis les pluies torrentielles qui se sont abattues il y a deux semaines.

"Nous n'avons aucune idée d'où provient tout ce bois", déclare Angga, 37 ans, originaire du village voisin de Tanjung Karang.

Avant le déluge, la mosquée était très fréquentée par les fidèles qui assistaient aux prières quotidiennes et du vendredi.

"Aujourd'hui, elle est impraticable. La mosquée se trouvait près d'une rivière", a ajouté Angga. "Mais la rivière a disparu, elle s'est changée en terrain mort."

Des villageois ont déclaré à l'AFP que la structure de la mosquée avait probablement absorbé une grande partie de l'impact des arbres et troncs d'arbres emportés par les torrents en aval. Elle a ainsi évité des destructions encore plus importantes, selon eux.

L'AFP a constaté sur place que la mosquée était totalement cernée par des monceaux d'arbres déracinés et de troncs, probablement venus d' exploitations forestières voisines.

- Exploitation forestière incontrôlée -

Les autorités ont attribué en partie l'ampleur des dégâts à l'exploitation forestière incontrôlée.

Les écologistes affirment que la déforestation généralisée a aggravé les inondations et les glissements de terrain, en détruisant la couverture forestière qui stabilise normalement les sols et retient les précipitations.

L'Indonésie figure régulièrement parmi les pays affichant les taux de déforestation annuels les plus élevés.

Le président Prabowo Subianto, en visite vendredi dans le district d'Aceh Tamiang, a assuré aux victimes que le gouvernement s'efforçait de rétablir la situation.

"Nous savons que les conditions sont difficiles, mais nous les surmonterons ensemble", a-t-il déclaré, appelant la population à "rester vigilante et prudente".

Il a également présenté ses excuses "pour les éventuelles défaillances, mais nous travaillons d'arrache-pied", a-t-il ajouté.

Abordant les questions environnementales, M. Prabowo a appelé à une meilleure protection des forêts.

"Les arbres ne doivent pas être abattus sans discernement", a-t-il poursuivi.

"Je demande aux gouvernements locaux de rester vigilants, de surveiller et de protéger notre nature du mieux possible", a-t-il souligné.

Mais la frustration va croissante, les victimes des inondations se plaignent de la lenteur de l'aide.

Le coût de la reconstruction après la catastrophe pourrait s'élever à 51.820 milliards de roupies (3,1 milliards de dollars) et le gouvernement indonésien se refuse à solliciter l'aide internationale.

Babo, Khairi Ramadhan, 37 ans, s'est rendu dans le village voisin de Babo, comptant trouver une autre mosquée pour prier.

"Je vais en trouver une qui n'a pas été touchée par les inondations", assure-t-il. "Certaines ont peut-être déjà été nettoyées. Je ne veux plus être habité par le chagrin."

P.Smith--AT