Arizona Tribune - Retraites et travail: la conférence sociale cherche à voir loin, en plein débat budgétaire

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Retraites et travail: la conférence sociale cherche à voir loin, en plein débat budgétaire
Retraites et travail: la conférence sociale cherche à voir loin, en plein débat budgétaire / Photo: Ian LANGSDON - AFP

Retraites et travail: la conférence sociale cherche à voir loin, en plein débat budgétaire

La conférence sur le travail et retraites a lancé ses travaux vendredi, des "matériaux précieux" dans la perspective de la présidentielle de 2027, espère le gouvernement, mais l'absence du Medef et l'examen en parallèle du budget de la Sécurité sociale ont maintenu la tension politique.

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"Si on veut avancer les retraites, il faut passer par la case travail", a déclaré le ministre du Travail Jean-Pierre Farandou en ouverture de cette conférence voulue par Sébastien Lecornu, moins de six mois après l'échec du conclave initié par son prédécesseur François Bayrou.

"Ce n'est pas impossible que les partenaires sociaux s'emparent des travaux de cette conférence et peut-être arrivent à converger sur le sujet des retraites", a-t-il estimé lors d'un point de presse au Conseil économique, social et environnemental (Cese), qui abrite la conférence.

"Ces travaux de qualité que nous allons engager, qui vont durer jusqu'à l'été de l'année prochaine, constitueront des matériaux précieux pour le débat politique", s'est-il félicité.

Le Premier ministre avait "prévu de venir mais l'actualité parlementaire est exigeante", a expliqué M. Farandou.

Sébastien Lecornu a obtenu vendredi un peu de répit grâce au vote par l'Assemblée nationale de la partie recettes du budget de la Sécurité sociale.

Le ministre du Travail avait rappelé que "s'il n'y a pas de loi (budgétaire) sur la sécurité sociale, comme la suspension est encapsulée dedans, il n'y aura pas (...) de suspension de la réforme de 2023".

Voulue par Sébastien Lecornu au moment de l'annonce de cette suspension, la conférence sociale a été lancée il y a un mois par une réunion de méthode, dont le Medef a claqué la porte.

La principale organisation patronale, vent debout contre les efforts demandés aux entreprises dans le projet de budget, dit préférer s'en tenir à l'"agenda autonome" des partenaires sociaux, qui "n'est pas indexé sur des échéances politiques".

Jean-Pierre Farandou s'est montré compréhensif: "Je comprends que le Medef, en ce moment, reporte plutôt son regard sur les débats à l'Assemblée". Il s'est dit "convaincu" qu'une fois les débats budgétaires passés, l'organisation "retrouvera sa place, et on a besoin de lui pour avancer".

Les représentants des petites et moyennes entreprises, CPME et U2P étaient en revanche présents, tout comme l'ensemble des organisations syndicales, sauf Solidaires.

Parmi les grands thèmes abordés, avec l'appui d’économistes et autres experts, les mutations du monde du travail et leurs conséquences sur les conditions de travail, la santé mentale, l'emploi des jeunes et des seniors et les liens entre le "virage démographique" et les retraites.

- "Retraite à la carte" -

La CGT a décidé jeudi de participer, après avoir obtenu du Premier ministre que l'objectif de la conférence soit de "conforter notre système par répartition", a affirmé la secrétaire générale du syndicat, Sophie Binet.

Elle a proposé "qu'à l'issue de la conférence, organisations syndicales et organisations patronales puissent chacune, proposer un sujet de référendum". "Car si les retraites, l'emploi et le travail sont des sujets centraux pour les Françaises et les Français, on ne peut pas dire que c’est l'élection présidentielle qui permettra de trancher sur ces questions tant les enjeux sont larges", a-t-elle insisté.

Cette conférence "sera l'espace où on défendra notre vision de la retraite à la carte", a déclaré à des journalistes la chef de file de la CFDT Marylise Léon.

Elle a par ailleurs dénoncé "l'énorme gâchis en matière de dialogue social de la réforme des instances représentatives du personnel" de 2017, disant souhaiter que ce sujet soit abordé lors des ateliers ultérieurs.

"Tant que nous n'aurons pas le courage de rouvrir le débat sur le financement du modèle social, nous ne revalorisons pas le travail lui-même", a estimé côté patronal le président de la CPME, Amir Reza-Tofighi.

"Notre modèle social est challengé", a déclaré Jean-Pierre Farandou, en clôture, soulignant qu'"il faut regarder en face la situation". L'ancien patron de la SNCF a conclu la journée en estimant avoir "mis la conférence Travail Emploi Retraites (TER) sur de bons rails".

Cette première conférence plénière sera suivie de deux autres et de six ateliers mensuels jusqu'à l'été prochain.

R.Chavez--AT