Arizona Tribune - Nouvelle star du breaking, "Royal" veut montrer que la Chine est "cool"

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Nouvelle star du breaking, "Royal" veut montrer que la Chine est "cool"
Nouvelle star du breaking, "Royal" veut montrer que la Chine est "cool" / Photo: WANG Zhao - AFP

Nouvelle star du breaking, "Royal" veut montrer que la Chine est "cool"

Coiffée de son bob signature, "Royal", 17 ans, enchaîne les mouvements au sol: révélation de l'année, elle incarne l'inattendue percée chinoise dans le breaking et vise l'or aux Mondiaux qui débutent vendredi.

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Signe de sa précocité, l'adolescente née en 2008, sponsorisée par Nike et de son vrai nom Guo Pu (prononcer "Gouo-Pou"), est devenue en juin championne d'Asie chez les juniors et chez les adultes.

Le tout devant des Japonaises longtemps dominatrices mais qui ont vu ces dernières années les Chinoises débarquer en force dans le breaking, sport olympique à Paris-2024 et qui gagne en popularité.

"Au début, ma grand-mère ne voulait pas que je fasse du breaking, car ça n'avait pas très bonne réputation", raconte Royal dans le studio où elle s'entraîne, à Pingyi, petite ville du Shandong (est du pays) d'où elle est originaire.

"Mais une fois que j'ai commencé à avoir des résultats, elle n'a plus rien dit", sourit-elle dans cette salle aux tapis bleus, où des posters à son effigie sont affichés sur les murs.

Les championnats du monde adultes ont lieu vendredi et samedi à Fukuoka, au Japon.

"Mon objectif, c'est de ramener l'or pour la Chine et de montrer au monde que le breaking chinois devient de plus en plus cool", affirme Royal, déjà titrée aux Mondiaux juniors en août.

Le breaking mêle mouvements acrobatiques au sol, jeux de jambes et expression rythmique sur des musiques funk ou hip-hop. Les danseuses sont appelées "B-girls" et les danseurs "B-boys".

- "Une étincelle" -

"Petite, ma mère m'avait inscrite à plein de choses: musique, danse chinoise, peinture, calligraphie. Et j'avais participé à un spectacle réalisé par les enfants pour le Nouvel An chinois. C'est là que mon coach actuel, Mike, m'a repérée" à 7 ans, explique Royal.

"Pendant qu'elle dansait, j'ai vu cette étincelle dans son regard, raconte son entraîneur, 37 ans. Je me suis dit: cette fille, elle est née pour faire du breaking".

Royal met actuellement l'école entre parenthèses pour se consacrer entièrement au breaking. Comme les autres sportifs de haut niveau en Chine, elle pourra bénéficier d'un accès facilité à l'université.

Outre ses couronnes asiatiques et mondiale, elle a décroché cette année l'or aux Jeux mondiaux (l'équivalent des JO pour les sports non-olympiques).

Une saine rivalité s'est aussi installée avec l'autre étoile chinoise du breaking, Liu Qingyi (dite "671"), 20 ans et médaillée de bronze aux Jeux de Paris.

La relève, elle, semble assurée: les Chinois ont remporté cet été cinq médailles sur six lors des Mondiaux juniors. Et si le sport n'est pas au programme des JO de Los Angeles en 2028, ses pratiquants rêvent tous d'un retour en fanfare à Brisbane dès 2032.

"La Chine est passée en quatre ans d'inconnue à top 3 mondiale et est vue comme le futur du breaking", s'enthousiasme le Français Mounir Biba, légende de la discipline, 13 fois champion du monde et entraîneur principal de l'équipe de Chine.

Son explication: le "talent", avec des jeunes au niveau de progression "phénoménal", qui sont "très travailleurs", mais aussi "un soutien institutionnel financier important de la part du gouvernement".

- Inspirer les filles -

Les autorités y voient l'occasion de décrocher de nouveaux honneurs sportifs sur la scène internationale. Elles allouent notamment des fonds pour les lieux d'entraînement et multiplient les compétitions locales, sources de motivation pour les jeunes.

L'arrivée du breaking aux JO de Paris a été un catalyseur, souligne Mike, de son vrai nom Li Shilong: "lorsqu'une discipline est officiellement reconnue comme sport en Chine, elle est développée de façon extrêmement intensive".

"Mais la suite sera plus difficile" car les nations où le breaking est ancré depuis plus longtemps "progressent également", souligne Mounir Biba.

Selon Mike, les "B-boys" et "B-girls" chinois, certes excellents physiquement, ne maîtrisent ainsi pas forcément tous la culture du breaking - né dans le Bronx new-yorkais des années 1970 - et la Chine doit "apprendre de l'Europe et des Etats-Unis" en matière d'incitation des jeunes à la créativité.

Un mouvement auquel Royal souhaite participer.

"Ce que je veux vraiment, c'est inspirer la prochaine génération de B-girls, dit-elle. En leur transmettant l'histoire et la culture du breaking, et en développant un style de breaking qui soit vraiment propre aux filles".

W.Moreno--AT