-
Dans un entrepôt robotisé d'Amazon, l'algorithme dicte la cadence des fêtes
-
CAN-2025: Le Sénégal, l'autre favori, se lance dans la compétition face au Botswana
-
NBA: Le Thunder retrouve la victoire, Gilgeous-Alexander dans les pas de Chamberlain
-
Birmanie: Aung San Suu Kyi et Min Aung Hlaing, deux figures des élections
-
La Birmanie organise des élections après cinq ans de guerre civile
-
Venezuela: Trump affirme qu'il serait "sage" pour Maduro de partir
-
Ces restaurants américains qui réduisent leurs portions pour leurs clients sous Ozempic
-
Le co-créateur du jeu vidéo "Call of Duty" Vince Zampella meurt dans un accident de la route
-
La "loi spéciale" au Parlement, rendez-vous en janvier pour reparler budget
-
Les Etats-Unis ont "besoin" du Groenland, martèle Trump malgré l'opposition de l'Europe
-
CAN-2025: Mohamed Salah sauve l'Egypte d'un couac d'entrée face au Zimbabwe
-
La loi spéciale en Conseil des ministres, Macron veut un budget "au plus vite en janvier"
-
Crues: le département de l'Hérault en vigilance rouge, Agde sous l'eau
-
A Gaza, des Palestiniens sous les bombes du côté israélien de la "ligne jaune"
-
Wall Street espère terminer l'année dans le vert
-
Budget: la loi spéciale en Conseil des ministres, Macron veut un budget "au plus vite en janvier"
-
Nicki Minaj, diva du rap devenue pasionaria MAGA
-
Le gouvernement Trump suspend tous les grands projets d'éolien en mer aux Etats-Unis
-
Poupées sexuelles: un site britannique signalé à la justice
-
Crues: le département de l'Hérault en vigilance rouge, Agde sous surveillance
-
Crues: le département de l'Hérault en vigilance rouge, Adge sous surveillance
-
Quatre blessés dans une explosion dans une usine chimique près de Lyon
-
Sachets de nicotine: le Conseil d'Etat suspend un décret d'interdiction devant entrer en vigueur en avril
-
Envoyé spécial américain au Groenland : l'UE "solidaire" du Danemark
-
Bronchiolite: avantage au Beyfortus face à son concurrent Abrysvo, selon une étude
-
Le département de l'Hérault placé en vigilance rouge pour les crues
-
Au moins quatre blessés dans une explosion dans une usine chimique près de Lyon
-
Liban: trois morts dans une frappe israélienne, selon un média d'Etat
-
La Chine cible des produits laitiers européens, vive réaction de l'UE
-
A Jérusalem-Est, des Palestiniens démunis face aux bulldozers israéliens
-
Bangladesh: des journalistes protestent contre les attaques à l'encontre de deux journaux par des émeutiers
-
Climat: un tribunal suisse accepte de juger un litige opposant une île indonésienne au cimentier Holcim
-
Ski: à Alta Badia, le Norvégien McGrath souffle la victoire à Clément Noël
-
Apple améliore l'interopérabilité entre l'iPhone et les accessoires Android
-
Le Cambodge affirme que la Thaïlande a lancé des frappes aériennes après leurs pourparlers sur leur conflit frontalier
-
Envoyé spécial américain au Groenland: le Danemark, "indigné", convoque l'ambassadeur américain
-
Les services en ligne de La Poste "inaccessibles" à la suite d'une attaque informatique
-
ArcelorMittal à Fos, un redémarrage entre deux eaux
-
Grand Frais veut recruter plus de 3.500 personnes en France d'ici fin 2026
-
Crise USA-Venezuela: le pétrole, au cœur du bras de fer entre Trump et Maduro
-
Electricité: le gouvernement anticipe une "stabilité" des factures pour la plupart des ménages en 2026 et 2027
-
Neige, pluies, crues: cinq départements du Sud en vigilance orange lundi
-
L'UE juge "injustifiées" les taxes de Pékin sur certains produits laitiers européens
-
Budget: Lecornu consulte une nouvelle fois, avant un conseil des ministres et une loi spéciale
-
La mobilisation agricole faiblit mais pas de "trêve" à l'approche de Noël
-
Conflit frontalier : des discussions Thaïlande-Cambodge mercredi
-
Streptocoque A: les infections toujours plus fréquentes qu'avant le Covid mais "semblent moins sévères"
-
A Coxyde, dans l'effervescence "brueghelienne" des cyclo-cross
-
Cinq choses à attendre en 2026
-
Un général de l'état-major russe tué dans une explosion à Moscou
Intimidation, progagande et faim: les méthodes russes dans les territoires annexés en Ukraine
L'une est sortie d'un bus d'évacuation avec des sanglots si forts dans la gorge qu'elle pouvait à peine prononcer un mot; l'autre avec des larmes aux yeux mais avec une expression traduisant un immense soulagement.
Svitlana Tytova et Tetiana Verjykovska, arrivent toutes les deux de la ville de Berdiansk, occupée par les Russes sur la côte de la mer Noire.
Pour Svitlana Tytova, le retour en territoire contrôlé par Kiev fait immédiatement remonter à la surface des souvenirs douloureux.
"Nous nous sommes enfuies car huit hommes armés de fusils automatiques sont entrés dans notre maison", raconte cette journaliste de 52 ans, serrant fort sa petite-fille contre elle. "Ils rassemblaient les gens".
Difficile pour elle d'en dire plus.
Quelques mètres plus loin, Tetyana Verjykovska, elle, savoure ce moment: "C'est ça la liberté !". "Je pense que je peux gérer maintenant", veut croire cette choréographe de 29 ans.
La psychiatre Tetiana Tchekoï en doute toutefois fortement.
"Chacune de ces personnes souffrent de stress post-traumatique", explique cette spécialiste de 45 ans qui a aidé des milliers d'Ukrainiens déplacés depuis les premiers combats en 2014 avec les séparatistes soutenus par Moscou dans l'est du pays.
Selon elle, les méthodes russes depuis l'invasion de l'Ukraine lancée fin février mélangent intimidation psychologique et lavage de cerveau.
- "Marqués psychologiquement" -
Les journalistes étrangers n'ont aucune possibilité d'avoir un accès indépendant aux régions occupées, et les rares personnes qui peuvent fuir ces zones n'emmènent avec elles aucun souvenir matériel.
Mme Tchekoï et sa collègue, Ouliana Ilmane disent observer chaque jour les traces des tactiques psychologiques utilisées par les Russes dans les territoires ukrainiens annexés, levant une partie du voile sur les conditions de vie dans ces zones.
Les deux femmes passent leurs journées dans un centre spécialisé, à proximité du seul checkpoint où des Ukrainiens peuvent traverser la ligne de front dans le sud.
Seule une poignée de personnes le traversent chaque jour, le Kremlin n'autorisant que les jeunes mères et les personnes âgées à quitter les régions annexées fin septembre.
Pour ces deux psychiatres, "les Russes voient ces gens comme leur propriété" dans les régions de Kherson et Zaporijjia. "Ils essaient de les briser" mentalement, "et cela les marque psychologiquement", estime Mme Ilmane.
- Canon de char pointé sur une école -
Mme Tchekoï affirme, elle, avoir entendu que "les Russes ont ordonné à une femme de donner des cours à l'école (après l'annexion, ndlr) parce qu'elle était aimée par les élèves et que cela pourrait les faire revenir en classe".
"Et après, ils ont fait cours avec un char qui pointait son canon sur l'école", poursuit-elle.
Comme un rappel visible que la version de l'histoire et de la guerre enseignée à l'école devait désormais suivre la doctrine officielle du Kremlin.
Selon Mme Tchekoï, l'école était même décorée avec des drapeaux sur lesquels était écrit "Sur Berlin", un cri de ralliement de l'armée soviétique pendant la Deuxième Guerre mondiale, alors que Moscou justifie son invasion en Ukraine par le besoin de "sauver" la population russophone d'un "génocide" mené par "des nazis" au pouvoir.
"Les Russes ont bloqué toutes les chaînes de télévision (ukrainiennes) et diffusent maintenant les leurs", décrit-elle.
"Mes amis m'ont raconté que les gens qui ont vécu (dans ces conditions) pendant deux ou trois semaines avaient déjà changé leur façon de penser", dit-elle, déplorant que les méthodes russes d'endoctrinement "marchent".
- Affamés et "perdus" -
Selon les deux psychiatres, les pénuries chroniques de produits de base et de nourriture contribuent aussi à épuiser les gens face à la propagande russe.
Les Russes "ont un plan d'action bien défini", affirme Mme Tchekoï. "Dans un premier temps, ils détruisent la personne moralement. Ensuite, ils commencent à l'endoctriner", dit-elle, soulignant le rôle important du manque de nourriture dans ce pays déjà traumatisé par les famines dans les années 1930 et 1940, à l'époque soviétique.
Mme Ilman dit "avoir vu des enfants se jeter sur de la nourriture" à leur arrivée en territoires contrôlés par Kiev.
"Certains ne peuvent pas s'arrêter de manger: ils mangent, vont aux toilettes, et reviennent manger", ajoute de son côté Mme Tchekoï.
Mais ce sont surtout les séquelles psychologiques qui inquiètent les deux femmes.
"Beaucoup de ceux qui arrivent ici sont perdus. On leur pose des questions et ils ne comprennent pas vraiment ce qu'on leur demande", explique-t-elle.
Avant d'ajouter, l'air préoccupé: "Certains pleurent et rigolent en même temps. Ce sont des signes d'hystérie, de stress".
A.O.Scott--AT