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Au port de Rouen, les grains, la guerre et l'année extraordinaire
Une montagne d'orge est débarquée d'une péniche, une noria de camions vient livrer ses grains: premier port céréalier d'Europe de l'Ouest, Rouen a connu une année faste qui a vu la guerre en Ukraine propulser la France au 4e rang mondial des exportateurs de blé.
Sur le quai du Boulevard maritime, le vacarme de l'aspirateur couvre les cris des oiseaux. A mesure que la cale se vide, les grains extraits du bateau filent sur un tapis roulant pour rejoindre une cellule de l'immense silo voisin.
Tout est piloté depuis la salle de commande de Sénalia, premier agro-logisticien du port: derrière ses écrans, le contrôleur orchestre les entrées et sorties de grains, stockés dans les tours de plus de 80 mètres de hauteur du terminal céréalier de Grand-Couronne (Seine-Maritime).
Sur son tableau de bord, des dizaines de cercles représentent les cellules de stockage: le colza apparaît en vert, le blé tendre est bleu et l'orge orange (fourragère) ou jaune (brassicole).
"Le port de Rouen représente la moitié des exportations françaises de céréales et Sénalia représente la moitié de cette activité", explique Alain Charvillat, responsable des exportations de céréales pour le prestataire qui a chargé plus de 4 millions de tonnes en 2021-22, soit un million de plus que la campagne précédente.
En 2022, la France a exporté pour 11 milliards d'euros de céréales (+60% sur un an): "une année inédite", commente sobrement Jean-François Loiseau, le président d'Intercéréales, qui fédère les professions céréalières de France.
Ce "contexte assez exceptionnel" est "lié à la guerre en Ukraine" qui a bouleversé les routes du blé et favorisé les exportations françaises alors que les prix de la céréale du pain sont passés de 200 à 400 euros la tonne de juillet 2021 à mai 2022, explique-t-il.
Les six terminaux céréaliers du port de Rouen ont tourné à plein régime: "Au début de l'été, il n'y avait pas encore le corridor maritime permettant les exportations d'Ukraine (ouvert le 1er août), de nombreux pays acheteurs ont eu des craintes de rupture d'approvisionnement et se sont tournés vers la France", relate Manuel Gaborieau, responsable du développement des céréales à Haropa Port, l'établissement public qui regroupe les ports du Havre, Rouen et Paris.
- "Force de frappe" -
"On a eu des destinations inhabituelles comme le Pakistan, l'Iran, l'Inde ou l'Arabie saoudite. Des pays comme l'Algérie, qui s'étaient plus tournés vers la mer Noire, sont revenus", détaille-t-il, soulignant un "record absolu" pour les chargement au premier semestre (5 millions de tonnes), traditionnellement le plus calme.
Comment ce port de fond d'estuaire, situé à 150 km de la mer en remontant les boucles de la Seine, est-il devenu cette place-forte des céréales mondiales?
"C'est une vieille histoire", raconte Manuel Gaborieau. "On y accoste depuis plus de 2000 ans. Dans l'Antiquité, le vin et l'huile d'olive y transitaient vers la Grande-Bretagne, les bois et cuivres vers le continent".
L'ancienne Rotomagus est devenue un marché: détruite par les Vikings, elle fut la capitale des Ducs de Normandie et longtemps le premier port du royaume. C'est à la fin du XIXe siècle que débute l'endiguement de la Seine, alors un fleuve libre comme l'est encore la Loire.
Après la Seconde Guerre mondiale, et la destruction d'une partie du port par les bombardements alliés, ce sont les grands céréaliers français qui pèsent pour rebâtir le port, préféré au Havre, et lui donner son premier silo (1958).
"Notre énorme force de frappe est d'être accolé à la plus grosse région de production céréalière française", souligne Alain Charvillat. "Le calcul des Beaucerons a été qu'il est plus facile de faire bouger des grains par bateau que par camion. Un bateau de 30.000 tonnes, c'est 1.000 camions".
S'étirant sur 15 km, le port de Rouen, qui emploie aujourd'hui plus de 18.000 personnes des docks aux usines de transformation alentour, a un atout majeur: sa capacité de stockage (900.000 tonnes pour les céréales) et de chargement (110.000 tonnes par jour).
"En Europe, il n'y a que le port roumain de Constanta qui ait ces capacités", souligne Manuel Gaborieau.
Seul bémol, un tirant d'eau de 11,3 mètres, qui ne permet pas de charger plus de 55.000 tonnes: les plus gros vraquiers partent donc de Rouen pas entièrement pleins et complètent leur chargement dans un port en eaux profondes, comme Dunkerque ou La Rochelle.
Sur les quais de Rouen, un tracteur racle le fond d'une péniche. Chaque grain compte. Ici, personne n'ose le dire, mais la poursuite de la guerre à 2000 km de là, laisse augurer une nouvelle année faste "si la récolte est au rendez-vous cet été".
A.O.Scott--AT