-
Le monde dit adieu à 2025, année d'une trêve précaire à Gaza et du retour de Trump
-
Pérou: au moins un mort et 40 blessés dans un accident de train au Machu Picchu
-
Macron va tracer son ultime feuille de route avec ses voeux pour 2026
-
Le Bangladesh rend un dernier hommage à l'ex-Première ministre Khaleda Zia
-
TSMC lance la production de masse de semi-conducteurs ultra-performants 2nm
-
Mamadi Doumbouya, le putschiste qui assoit son pouvoir sur la Guinée
-
Guinée: sacre sans surprise du putschiste Mamadi Doumbouya, élu président
-
Le monde dit adieu à 2025, année de la trêve à Gaza et du retour de Trump
-
Angleterre: Arsenal au sommet, Manchester United et Chelsea se ratent
-
Foot: Arsenal foudroie Aston Villa (4-1) dans le choc au sommet
-
Pas d'hommage national pour Bardot, mais des obsèques avec Le Pen et sans Macron
-
Wall Street termine orientée à la baisse
-
CAN-2025: premier de son groupe, le Sénégal évite l'Algérie en huitièmes
-
NBA: Jokic absent au moins quatre semaines
-
Les responsables de la Fed restent divisés sur la marche à suivre pour 2026
-
Tunnel sous la Manche: retour à la normale "dans la nuit" après un problème technique
-
CAN-2025: sans convaincre, la Tunisie rejoint le Nigeria en 8e de finale
-
La Bourse de Paris termine en hausse dans une séance sans catalyseur
-
Kiev dit qu'il y a pas de preuve d'une attaque de drones contre une résidence de Poutine
-
Allemagne : braquage spectaculaire d'une banque, préjudice estimé à 30 millions d'euros par la police
-
Eurostar annonce la reprise du trafic sous la Manche, suspendu après un problème technique
-
Wall Street ouvre sans entrain, attend des nouvelles de la Fed
-
Les Eurostar sous la Manche suspendus après un problème technique
-
Yémen: Ryad dénonce des actes très "dangereux" d'Abou Dhabi qui dément
-
CAN-2025: la critique est "plus frontale en Afrique", dit le sélectionneur ivoirien Emerse Faé
-
En Iran, les étudiants se joignent au mouvement social
-
Eurostar suspend tous ses trains entre Londres, Paris, Amsterdam et Bruxelles
-
Attaque de drones sur une résidence de Poutine : Kiev pointe l'absence de preuves
-
Taïwan juge que les manœuvres chinoises près de ses côtes ont échoué
-
France: l'interdiction des gobelets jetables avec du plastique repoussée de quatre ans
-
En Côte d'Ivoire, domination écrasante du parti au pouvoir et opposition au bord du gouffre
-
Feu vert à la poursuite du chantier de l'A69
-
Taïwan condamne les manœuvres militaires chinoises près de ses côtes
-
L'Arabie saoudite accuse les Emirats d'actes "extrêmement dangereux" au Yémen
-
Manifestations en Iran: le président appelle à écouter des "revendications légitimes"
-
A Londres, ambiance carnaval déjanté aux Mondiaux de fléchettes
-
La Bourse de Paris à l'équilibre avant la fin de l'année
-
La défiscalisation des pourboires prolongée jusqu'au vote du budget 2026
-
Mouvement social en Iran: le président appelle à écouter "les revendications légitimes" des manifestants
-
Les Bourses européennes ouvrent à plat
-
NBA: Denver s'incline et perd Jokic, les Spurs de Wemby chutent de nouveau
-
Etat d'urgence au Yémen, où Ryad accuse les Emirats d'actes "extrêmement dangereux"
-
Trump fait état d'une frappe terrestre américaine au Venezuela contre le narcotrafic
-
Sur une île chinoise proche de Taïwan, les exercices militaires nourrissent les rêves d'unification
-
La Chine mène une deuxième journée de manoeuvres militaires autour de Taïwan
-
Yémen: la coalition menée par Ryad dit avoir visé des armements livrés des Emirats pour les séparatistes
-
Décision clé attendue sur l'avenir de l'A69
-
En Floride, Trump et Netanyahu mettent en garde le Hamas et l'Iran
-
Législatives en Côte d'Ivoire: écrasante victoire du parti au pouvoir
-
Boxe: Anthony Joshua blessé dans un accident de la route mortel au Nigeria, deux proches tués
En crise, la laine française cherche à renouer le fil
La tonte s'achève: nu et un peu sonné, Germain, solide mouton de race mérinos, s'ébroue et retourne dans son box. Malgré ses qualités durables, écouler la laine n'a jamais été aussi difficile pour les éleveurs qui dénoncent une filière complètement en panne.
Les "mêh !" des brebis fusent des enclos garnis de paille. En ce début de printemps, l'"agnelage" bat son plein et les bergeries sont pleines à craquer dans les fermes de montagne iséroises. Ici, comme partout en France, la plupart des bêtes sont destinées à la production de viande ou de lait.
Leur laine, tondue chaque année, qui représentait jadis une ressource économique importante et multi-usages dans les foyers, a perdu son statut. Dégradée au rang de "sous-produit animal" par la réglementation européenne, elle est devenue une charge pour beaucoup d'éleveurs qui ont vu disparaître leurs débouchés ces dernières années.
"J'en avais 9 tonnes stockées chez moi, j'ai fini par la donner via le Bon Coin", relate Grégory Vezain, tondeur professionnel. D'autres la brûlent ou l'enterrent, ce qui est à la fois illégal et une "aberration écologique", déplore-t-il.
Le cheptel ovin français est estimé à 7 millions de bêtes, produisant chaque année quelque 10.000 tonnes de toisons, selon la profession. Mais seule une part infime (4%) est aujourd'hui valorisée en France.
- "Matériau de l'avenir" -
Détrônée par les fibres synthétiques et végétales, la filière lainière a perdu ses dernières unités industrielles dans les années 80 et ses savoir-faire se sont délités, poussant les négociants à se tourner vers des marchés à l'étranger.
Puis la crise du Covid a fait plonger les cours et se tarir les exportations vers la Chine, conduisant à une accumulation de stocks de laine chez les exploitants.
De quoi agacer Aline Robert, bergère et éleveuse, pour qui il est évident que "la laine, c'est le matériau de l'avenir". Outre sa viande d'agneau, elle vend dans sa ferme au pied du massif de l'Oisans des pelotes et sous-pulls 100% mérinos, fabriquées via l'association Mérilainos qui regroupe une vingtaine de petits éleveurs.
La laine regroupée de leurs brebis est envoyée à Biella (Italie) où elle transformée en fil et en vêtements. Ces ventes leur fournissent un complément de revenu et le collectif "permet d'amortir les risques", explique-t-elle.
Nicolas Champurney, éleveur en viande bio dans le Vercors, fait lui aussi transformer une partie de sa laine en chaussons, semelles et autres petits objets du quotidien, qu'il vend avec succès sur les marchés.
Pour valoriser jusqu'au bout sa matière, il envisage de fabriquer des pellets d'engrais avec les résidus. "Mais il n'y a pas de filière en France, on va essayer en Suisse", regrette-t-il.
- "Destruction politique" -
De nombreuses autres petites initiatives du même type existent en France, survivant souvent grâce à l'action de passionnés. Mais elles ne sauraient suffire pour relancer la filière laine, estime la Confédération paysanne, qui réclame un "changement complet de paradigme".
"La destruction de la filière lainière a été politique. Sa reconstruction le sera donc aussi", martèle le syndicat qui insiste en premier lieu sur la nécessité de réintroduire la matière au programme de l'enseignement agricole, dont elle a quasiment disparu. Ses autres revendications concernent la création de centres de collecte de la laine et l'accompagnement par l'Etat des initiatives locales permettant la rémunération du producteur.
Le gouvernement s'est lui aussi emparé du sujet et a fait rédiger l'an dernier un rapport avançant plusieurs recommandations dont l'utilisation de la laine comme isolant bio-sourcé. Il a aussi chargé l'association à vocation interprofessionnelle Tricolor d'écrire une "feuille de route", annoncée pour le 16 mai.
Mais cela ne suffit pas à rassurer la Confédération paysanne qui dit craindre une "opération de communication" et une "reproduction à l'identique des erreurs du passé". Pour au final "détourner des financements publics au détriment des initiatives locales que nous soutenons".
Pour relancer la filière laine, "il n'y a pas de recette magique", résume l'éleveuse Aline Robert en tâtant la toison de Germain. "Ce sera un travail de longue haleine."
O.Ortiz--AT