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Elections au Paraguay: la langue guaranie à la fois ciment et trompe-l'œil
Dans un Paraguay qui vote dimanche pour des élections générales, le guarani, langue officielle comme l'espagnol, parlé par presque tous, a pu constituer, au-delà des clivages politiques et des inégalités, un facteur d'homogénéité. Pas forcément une garantie des droits des minorités.
"Yaiko poraveta" ("nous allons être les meilleurs") clame le candidat du parti Colorado (conservateur) au pouvoir, Santiago Pena. "Où jina" ("Ca vient" le changement), répliquent les slogans de son challenger, Efrain Alegre, à la tête d'une large coalition de centre-gauche, et proche de bousculer l'hégémonie quasi-ininterrompue du Colorado depuis sept décennies.
A cinq jours du scrutin, dans la campagne qui bat son plein, le guarani est partout, le guarani est nulle part.
Contraste entre les thématiques indigènes, très peu visibles dans la campagne, et la place dominante, presque naturelle, d'une langue initialement indigène devenue celle de tous, dans ce "petit" Paraguay (7,5 millions d'habitants mais deux fois la taille de la Grande-Bretagne).
Langue "nationale" depuis 1967 aux termes de la Constitution, puis langue "officielle" aux côtés de l'espagnol depuis 1992, le guarani est depuis lors objet d'enseignement obligatoire dans les écoles, et depuis 2013 dans les actes de justice. Et a son jour férié national, le 25 mai.
Cette survivance de la langue à la colonisation - et surtout cette adoption à l'échelle du pays - doit beaucoup aux... jésuites missionnaires (17e-18e siècle). "Ils ont joué un rôle essentiel dans l'histoire du guarani, en n'enseignant pas l'espagnol à l'immense population guarani sous leur houlette", explique l'historien Jorge Rubiani. Et en traduisant en guarani des textes religieux.
Avant eux, le métissage avancé du Paraguay devait aussi au conquistador et gouverneur Domingo Martinez de Irala (16e siècle), qui eut des descendants avec plusieurs femmes guaranies, et encourageait les colons à faire de même, dans un but de pacification.
"A partir de l'expulsion des Jésuites en 1767, toute cette population s'est mêlée au reste de la population paraguayenne, et en 1848 peu après l'indépendance, les indigènes des ex-missions sont déclarés citoyens paraguayens +libres+", poursuit-il. "Au long de ce processus, le guarani reste langage de communication", sans être encore "officiel".
Mais la "citoyenneté unique" alors décrétée était aussi la négation d'une réalité pluriethnique, et le préambule à des appropriations de terres, discriminations, injustices durables.
- Noms d'oiseaux politique en guarani -
Reste qu'à la marge, la langue guaranie elle-même était laissée en paix, et pour Jorge Rubiani, cela explique en grande partie sa vitalité à ce jour.
"Comme un arbre auquel on n'aurait pas prêté attention, et qui aurait fait flores, suivant ses mécanismes naturels". Et joue aujourd'hui "un rôle très important dans l'identité du pays".
"C'est un paradoxe du Paraguay: le seul pays d'Amérique latine qui conserve officiellement une langue +indigène+ pour la population non indigène. Les fils et descendants du métissage n'ont pas voulu, au fil des années, être considérés comme Guaranis, mais comme Paraguayens", analyse l'anthropologue José Zanardini.
Mais pour un peu moins de 2% de la population quelque 117.000 membres de communautés indigènes (selon le recensement de 2022), appartenant à neuf ethnies distinctes - parmi elles des Guaranis -, la tendance historique persiste, "d'avoir voulu les invisibiliser, les effacer de la carte", déplore M. Zanardini.
Pas de parti porteur de revendications "indigénistes" dans la campagne, pas de représentation indigène au Parlement.
Mais du guarani, oui, partout, ou du "guarañol", la fusion guarani-espagnol dans l'usage courant.
D'autant que d'après les linguistes, le guarani est une langue rythmée, sonore, par moments aux faux airs d'onomatopées, et qui se prête volontiers à "un sens direct, spontané, mordant et explicite", souligne à l'AFP Alberto Candia, spécialiste de cette langue.
D'où les piques et noms d'oiseaux en guarani qui volent en ces derniers jours de campagne entre camps politiques rivaux, ou dans la rue: "Iyapu ja imonda" (menteur et voleur), "Nane montavy" (il nous berne), "Eré ereva oyapo nande jegui" (lls font de nous ce qu'ils veulent, les politiciens")... Et, dans la presse, cet appel récurrent: "Yaja yavotà" (Allons voter).
E.Hall--AT