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Sur les rives du lac Tchad, une jeunesse abandonnée, forcée à l'exil
Dans les îlots de la région du lac Tchad, la jeunesse semble avoir été oubliée par l'Etat. Pour subvenir à leurs besoins, certains rejoignent des groupes terroristes et d'autres s'exilent pour une périlleuse ruée vers l'or.
Adam Issa, un pêcheur de 20 ans au visage juvénile, baisse le regard, gêné d'expliquer la décision radicale qu'il a prise l'année dernière. "Des amis partis avec Boko Haram m'ont dit que j'aurais beaucoup d'argent avec eux", commente le jeune homme.
Au sortir de la saison des pluies, remontant des filets une énième fois vides, il franchit le Rubicon. Sans prévenir sa famille, il quitte en pirogue le département de Fouli, au nord de la province du Lac Tchad dont il est originaire, pour retrouver ses amis dans un camp de jihadistes au Niger.
Il y est formé au maniement de mitrailleuses lourdes de calibre 12,7 mm, avant de fuir précipitamment et de rentrer au Tchad un mois et demi plus tard. Sur les opérations auxquelles il aurait participé avec Boko Haram, il reste muet.
- Désœuvrés -
Depuis, il vit à la Maison des femmes de Bol, qui accueille désormais une quarantaine de jihadistes repentis, selon les autorités. Mais les jeunes hommes désœuvrés de cette province sous-développée du nord du pays constituent une ressource inépuisable pour la boulimie en combattants des groupes armés.
Les témoignages comme celui d'Adam Issa illustrent un regain de la violence jihadiste cette année, alors que la réduction des aides américaines ont encore aggravé la stagnation des opportunités économiques.
Depuis une quinzaine d'années, Boko Haram plonge dans la terreur les populations du bassin du Lac Tchad. Ce groupe jihadiste, né au Nigeria au début des années 2000, a fait la Une de l'actualité mondiale à son apogée de 2013 à 2015, après avoir enlevé 276 écolières, à Chibok au nord du pays.
Selon l'Institut italien pour les études de politique internationale (ISPI), une de ses branches dissidentes créée en 2016, l'Etat islamique en Afrique de l'Ouest (EIAO ou ISWAP en anglais) a revendiqué 232 attaques depuis le début de l'année.
"Nous n'avons rien à manger et à cause de cette crise nos jeunes se transforment en bandits", se désole Abba Ali Abakura, chef du canton de Kiskra, au nord de la province du lac Tchad.
Le chef traditionnel de 57 ans craint également que "les bras valides quittent tous la région" en quête de pépites d'or dans le nord du pays ou le reste du Sahel. "Il ne restera que des enfants et personnes âgées", regrette t-il, "écœuré et dépassé par la situation".
- Soif d'or -
A 21 ans, Mahamat Ali Abdallah nourrit justement l'espoir d'une vie meilleure grâce à l'or. Dans la boulangerie où il travaillait à Baga Sola, près du lac, il gagnait moins de 10 euros par mois. Un salaire trop faible pour accéder à "son rêve" de se marier, d'avoir des enfants et de construire une maison.
Sa soif d'or l'a conduit au Niger, puis en Algérie, pour gonfler l'effectif des petites mains de l'orpaillage, creusant dans d'étroits puits, jusqu'à 30 mètres de profondeur, à la recherche du précieux minerai.
"Un jour, la terre s'est effondrée sur nous", raconte-t-il en montrant sur son téléphone des vidéos de ces forçats de l'or, avant d'ajouter: "j'ai réussi à sortir indemne, mais mon ami a eu tous les os broyés".
Pendant ses deux ans de dur labeur, il a envoyé la moitié de ses revenus à sa famille et utilisé le reste pour vivre sur place. Rentré au Tchad sans argent, il repartira à la recherche d'un bon filon. "Mieux vaut prendre ce risque plutôt que de continuer à vivre dans la pauvreté", se résigne-t-il.
Au manque de ressources, s'ajoute une insuffisance de formation pour les jeunes. "Ici l'école s'arrête au CM2", explique Abba Ali Abakura, faute de professeurs disponibles.
Hassimi Djieni, chef de projet pour Humanité et Inclusion, évoque un "ratio d'un enseignant pour 500 à 600 élèves". L'ONG prend en charge 23 enseignants supplémentaires dans le seul département du Fouli. Les familles n'ont pas les moyens de les envoyer en ville poursuivre leurs études. Donc les enfants travaillent dans les champs.
"Il faut que les autorités comprennent que lorsqu'on appuie l'éducation, ça crée une barrière sur la route des jeunes (tentés de rejoindre) les groupes armés", martèle le responsable humanitaire.
G.P.Martin--AT